Les données du projet européen FACET indiquent un risque potentiel, notamment chez les enfants, relatif aux additifs alimentaires suivants : monolauréate et mono-oléate de sorbitan, sulfites, polysorbates et stéaroyl-lactylates. Les expositions alimentaires estimées atteindraient jusqu’à quatre fois la Dose Journalière Admissible.
Le projet de recherche européen FACET (Flavours, additives and food contact material exposure task, en anglais), a pour but de développer des outils de calcul de l’exposition aux arômes alimentaires, aux additifs et aux matériaux en contact avec les denrées alimentaires afin de mieux identifier les risques potentiels pour la santé des consommateurs.
L’objectif de cet article est de présenter les résultats obtenus dans quatre pays européens (France, Italie, Royaume-Uni et Irlande) concernant 13 additifs alimentaires prioritaires et de les comparer à leurs Doses Journalières Admissibles (DJA) respectives. Les additifs étudiés étaient les benzoates (E210-213), les nitrites (E249-250) et les sulfites (E220-228), l’hydroxytoluène butylé (E321), les polysorbates (E432-436), les esters de sucrose et les sucroglycérides (E473-474), les esters polyglycériques d’acides gras (E475), les stéaroyl-lactylates (481-482), les esters de sorbitan (E493-494 et E491-495), les phosphates (E338-343/E450-452), l’aspartame (E951) et l’acésulfame de potassium (E950). Les données de consommation issues d’enquêtes alimentaires nationales (Enquête INCA 2 en France) ont été codifiées et combinées avec les Limites Maximales Admissibles (LMA) afin de permettre des calculs d’exposition (Niveau 2). Cette approche a été comparée à des estimations plus fines (Niveau 3), utilisant une distribution ajustée des concentrations d’additifs sur la base des données fournies par l’industrie alimentaire (Food Drink Europe).
De manière attendue, l’exposition évaluée selon le niveau 2 excède la DJA pour la plupart des additifs prioritaires (à l’exception de l’aspartame) chez les enfants et adultes forts consommateurs, dans un ou plusieurs pays européens. Cette observation soutient les conclusions de la Commission Européenne quant à la réévaluation des additifs alimentaires, réalisée selon les priorités définies dans le règlement (UE) N°257/2010. Les résultats de niveau 3 indiquent que les apports estimés seraient inférieurs à la DJA pour 9 des 13 additifs étudiés. Cependant, les calculs montrent qu’un risque potentiel de dépassement de la DJA existerait pour 4 additifs chez les forts consommateurs (97,5ème percentile) et ce, parmi les enfants. Sont concernés les additifs E220–22 au RU et en Irlande, E432–436 et E481–482 en Irlande, Italie et au RU et E493–494 dans tous les pays. Les apports moyens en E493–494, émulsifiants principalement utilisés dans les produits de boulangerie, pourraient potentiellement dépasser la DJA chez les enfants de 1 à 4 ans au RU. La variabilité de transposition des textes réglementaires au niveau national, couplée avec les différences culturelles en termes d’habitudes alimentaires, peuvent en partie expliquer les différences observées. Concernant les adultes, quel que soit le pays, seuls les forts consommateurs présenteraient un risque de dépassement de la DJA en E493–494 (Niveau 3). Les résultats du projet FACET, qui s’intéresse plus largement à l’exposition à 31 additifs dans 8 pays européens, contribueront à combler un manque de données relatives à l’évaluation du risque lié à la présence d’additifs dans les denrées alimentaires.
Source : Estimation of the dietary intake of 13 priority additives in France, Italy, the UK and Ireland as part of the FACET project. Vin K. et al. Food Addit Contam Part A Chem Anal Control Expo Risk Assess. 2013 Dec;30(12):2050-80.