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Teneur en matières grasses et composition en acides gras des fourrages : résultats d’une méta-analyse

Les données rapportées dans cette méta-analyse soulignent l’importance d’une bonne récolte et des conditions de séchage, en particulier pour la récolte des foins, afin de préserver la composition en acides gras du fourrage.

 

La connaissance des facteurs de variation de la composition des fourrages en acides gras (AG) est nécessaire pour mieux comprendre et prévoir le rôle de l’alimentation des ruminants sur les propriétés nutritionnelles des produits animaux. A ce jour, aucun ensemble complet de données n’était pourtant disponible pour estimer la teneur en matières grasses et la composition en AG des fourrages utilisés.

Les auteurs ont compilé les données de composition en AG des fourrages afin de (1) calculer les valeurs moyennes de composition des principaux fourrages (sous forme de fourrage vert, ensilage ou foin), et (2) estimer l’influence de la conservation du fourrage, et des conditions de culture et de récolte, sur les matières grasses et la composition en AG.  58 articles publiés après 1970 et des données internes ont été regroupées dans une base de données «ciblée» sur les compositions en AG des fourrages. Dans une base de données «non-ciblée», 136 publications ont été sélectionnées en complément pour la détermination des valeurs moyennes de composition des principaux fourrages. Enfin, dans 4 sous-bases de données, 26 publications étudiaient l’effet de la conservation, 32 l’effet des stades de végétation, 9 l’effet des additifs d’ensilage et 5 l’effet de la fertilisation.

Le principal facteur influençant les paramètres lipidiques des fourrages serait le stade de végétation de l’herbe à la récolte (estimée par le mois de récolte ou l’intervalle de repousse). Par rapport au fourrage vert, le fanage ou le séchage des fourrages (surtout dans de mauvaises conditions de séchage) modifieraient leur composition en AG. Dans le cas de l’ensilage non fané, l’utilisation d’additifs d’ensilage et la fertilisation azotée auraient des effets mineurs. Les différences observées entre types d’herbes (sauf le maïs) et légumineuses étaient inférieures à celles induites par l’étape de végétation et le fanage ou séchage.

Malgré l’hétérogénéité des données disponibles, le rôle de plusieurs facteurs sur le contenu et la composition des fourrages a été évalué, et une tentative de comparer leur ampleur a été réalisée. Des équations sont proposées pour estimer les effets des facteurs de variation et donc affiner l’estimation de la teneur et de la composition en AG des fourrages. La teneur totale en AG et la proportion d’acide linolénique étaient notamment liées positivement aux protéines brutes, et  corrélées de façon négative avec la teneur en fibres des fourrages. Les valeurs moyennes (peut-être affinées en utilisant des mesures de la teneur en protéines brutes du fourrage) pourraient être utiles pour estimer la quantité d’AG ingérée par les animaux, et donc les résultats possibles en termes de composition en acides gras du lait ou de la viande des animaux consommant ces fourrages.

Source : Fat and fatty acid content and composition of forages: A meta-analysis. Glasser et al. Animal Feed Science and Technology Sept 2013 Vol 185, Issues 1–2, 19–34

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