Menu Fermer

Allaitement maternel : un bénéfice potentiel pour réduire le risque d’allergie du nourrisson

Parmi les effets bénéfiques sur lesquels sont fondées les recommandations en faveur de l’allaitement maternel, une diminution de la sensibilité des enfants aux allergies est souvent évoquée. L’allaitement maternel exclusif pourrait favoriser le maintien d’un «terrain» anti-inflammatoire pendant la première année de vie du nourrisson.

Le rôle protecteur de l’allaitement maternel sur la réduction du risque des allergies chez l’enfant a davantage été postulé que démontré. En effet, les études à ce sujet sont d’une part plus fréquemment fondées sur l’analyse comparative de la composition du lait maternel vs lait infantile et d’autre part, les résultats sont contradictoires.

L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact du mode d’alimentation sur la physiologie immunitaire d’enfants nourris par allaitement maternel exclusif d’une durée supérieure à 3 mois comparativement à des enfants avec allaitement maternel arrêté de façon précoce et/ou une alimentation à base de laits infantiles. Les résultats sont issus d’une étude prospective qui présentait un suivi de nourrissons de la naissance jusqu’à l’âge de 12 mois. 29 nourrissons sous allaitement maternel exclusif d’une durée de 4,1 mois en moyenne et 18 nourris avec des laits infantiles ont été inclus. La majorité des participants présentait un haut risque d’allergie, c’est à dire une mère ou un autre parent au premier degré exprimant une maladie atopique (100% des enfants allaités et plus des 2/3 des enfants alimentés avec lait infantile). Les concentrations plasmatiques en cytokines (interféron g, TNF-a IL-10, IL-5, IL-4 et IL-2) et facteur de croissance TGF-b2 étaient mesurées à l’âge de 1, 3, 6 et 12 mois. Les concentrations en cytokines pro-inflammatoires TNF-a et IL-2 étaient significativement plus élevées dans le groupe de nourrissons alimentés avec laits infantiles jusqu’à l’âge de 12 mois. Inversement, les concentrations en TGF-b2 étaient significativement plus faibles dans ce groupe comparativement aux nourrissons allaités. Autre paramètre mesuré : les cellules sécrétrices d’IgA et IgG spécifiques de la caséine étaient plus nombreuses dans le groupe nourris avec des laits infantiles.

Ainsi, l’allaitement maternel exclusif pourrait favoriser le maintien d’un «terrain» anti-inflammatoire pendant la première année de vie du nourrisson. Un tel environnement pourrait limiter l’hypersensibilité et promouvoir le processus de tolérance, évitant ainsi le déclenchement de l’allergie. Parmi les mécanismes potentiels, les effets régulateurs du de TGF-b2 et les effets prébiotiques des oligosaccharides du lait maternel sont évoqués par les auteurs.

L’effet protecteur est-il réel ou transitoire ? Il serait intéressant de suivre les enfants à plus long terme après plusieurs années et de détecter l’impact de l’allaitement maternel sur d’autres anticorps spécifiques de protéines d’œuf ou d’arachide, deux allergènes majeurs chez l’enfant.

Source : Immunological programming by breast milk creates an anti-inflammatory cytokine milieu in breast-fed infants compared to formula-fed infants. Kainonen E. et al. (2013) British Journal of Nutrition 109, 1962–1970.

Laisser un commentaire