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Quel lien entre déficit en vitamine D et sensibilité à l’insuline chez les adolescents obèses ?

La correction d’un déficit en vitamine D pourrait jouer un rôle dans le traitement de l’insulinorésistance, perturbation fréquemment associée à l’obésité.

Une prévalence plus élevée du syndrome métabolique et du diabète de type 2 pourrait être associée à un statut déficient en vitamine D, une situation fréquemment rencontrée chez les adolescents obèses. Les investigateurs de la présente étude avaient pour objectif de déterminer les effets de la correction du déficit en vitamine D par supplémentation sur les marqueurs de l’inflammation et la sensibilité à l’insuline d’adolescents obèses.

Il s’agit d’un essai randomisé contrôlé portant sur 35 adolescents âgés de 14 ans, suivis dans le cadre de programmes de prise en charge de l’obésité (IMC : 39,8 kg/m2). Les adolescents étaient randomisés en 2 groupes recevant soit une supplémentation de 4000 UI c’est-à-dire 100 ?g de vitamine D3 par jour soit de l’huile de soja (groupe placebo) pendant 6 mois. Un bilan anthropométrique et une prise de sang était réalisés à l’inclusion puis au cours de visites de suivi à 3 et 6 mois.

A l’inclusion, 33 adolescents sur 35* présentaient une déficience (<20 ng/mL) ou une insuffisance (20–30 ng/mL) en vitamine D (concentration sérique moyenne de 25(OH)D = 19 ng/mL). A 3 mois, contrairement au groupe placebo, la concentration sérique en 25(OH)D était augmentée significativement dans le groupe supplémenté pour atteindre un niveau « suffisant ». Cette augmentation n’était pas associée à une modification de la glycémie et de l’insulinémie à jeun. Après  6 mois de supplémentation, l’augmentation de la concentration en vitamine D est amplifiée mais aucune différence de la glycémie à jeun, de l’IMC ou des marqueurs de l’inflammation (IL-6, TNF-?, protéine C réactive) n’était observée entre les 2 groupes. En revanche, l’insulinémie à jeun, l’index HOMA d’insulinorésistance et le ratio entre la leptine et l’adiponectine (autre marqueur potentiel d’insulinorésistance) diminuaient seulement dans le groupe supplémenté; (p<0,05). Aucune modification des apports alimentaires ou des niveaux d’activité physique n’a été observée entre l’inclusion et le bilan à 6 mois.

Bien que la dose de vitamine D3 utilisée dans cette étude soit nettement supérieure aux apports recommandés pour les adolescents (200 UI en France), elle reste dans les limites proposées par la Haute Autorité de Santé (HAS) dans un objectif de maintien d’un taux sérique > 30ng/mL (des apports quotidiens de 800 à 4000 UI/j en vitamine D2 ou D3).

La correction d’une déficience en vitamine D par une supplémentation pendant plus de 6 mois pourrait représenter une stratégie efficace pour améliorer le métabolisme glucidique des adolescents obèses. Si la prescription d’un dosage en vitamine D pour les adolescents obèses semble pertinente, la détermination de valeurs de référence et d’une méthode de dosage validée pour la concentration en vitamine D reste un sujet de débat qui vient récemment de faire l’objet d’une note de cadrage de la HAS.

Source : Correcting vitamin D insufficiency improves insulin sensitivity in obese adolescents: a randomized controlled trial. Belenchia AM et al. Am J Clin Nutr. 2013 Apr;97(4):774-81.

*A noter : 6 adolescents sur 35 sont sortis de l’essai avant le bilan final (n=29 à 6 mois).

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