Le microbiote intestinal est la signature d’un phénotype métabolique, indépendamment du patrimoine génétique de l’hôte et de son alimentation. Ce sont les enseignements de cette étude française (Unité Inserm 1048 Toulouse), qui a analysé les effets d’un régime de trois mois à haute teneur en lipides chez des souris mâles identiques d’un point de vue génétique. La plupart des rongeurs sont devenus diabétiques tout en restant maigres mais quelques-uns, toujours maigres, sont restés non-diabétiques.
De plus, chez les souris devenues diabétiques, la perméabilité intestinale a été augmentée en lien avec une forte augmentation des endotoxines et du nombre de cellules du tissu adipeux viscéral.
Le séquençage du microbiote intestinal a ensuite été réalisé pour distinguer les communautés microbiennes associées à ces deux phénotypes métaboliques. Bien que les souris aient le même profil génétique et le même statut nutritionnel, leur microbiote intestinal s’est révélé différent : “Les souris maigres diabétiques sont caractérisées par un microbiote composé majoritairement de bactéries de type ‘Bacteroidetes’ à la différence des souris maigres non diabétiques, caractérisées par un microbiote composé majoritairement de bactéries de type ‘Firmicutes’ précise l’Inserm dans un communiqué. Une supplémentation en fibres alimentaires se traduit par un phénotype proche de celui des souris maigres et non diabétiques. Ceci laisse supposer que des microbiotes initialement différents entre individus pourraient être la cause, et non la conséquence, des différents phénotypes observés.
Source : Metabolic adaptation to a high-fat diet is associated with a change in the gut microbiota, M Serino et al., Gut, 61:543-53. Article first published online November 22, 2011