Une étude d’intervention montre l’efficacité de recommandations visant à diminuer l’apport en sucres libres, que ces recommandations portent uniquement sur les nutriments ou qu’elles soient complétées par des informations sur les aliments à éviter et à favoriser.
Pour limiter les risques associés à la consommation excessive de sucres libres (surpoids, obésité, maladies chroniques), l’OMS recommande un apport en sucres libres inférieur à 10 % de la ration énergétique totale (AET), tant chez l’adulte que chez l’enfant. L’OMS ajoute qu’une réduction sous la barre des 5 % apporterait des bénéfices supplémentaires pour la santé. Un essai contrôlé randomisé a examiné les effets de plusieurs types de recommandations sur l’apport en sucres libres de 242 adultes présentant, au début de l’étude, un apport supérieur à 5 % de l’AET.
Différents niveaux d’intervention
Concrètement, les participants ont été inclus dans l’un des 4 groupes suivants :
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Groupe témoin (n = 58) : les sujets ne recevaient pas de recommandations nutritionnelles spécifiques aux sucres libres ;
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Groupe d’intervention 1 (n = 61) : les sujets recevaient des recommandations portant uniquement sur les apports en nutriments. L’instruction générale « votre objectif est de réduire votre apport en sucres libres à moins de 5 % de l’AET » était complétée par une page d’informations concernant les nutriments, par exemple les différents noms des sucres, afin d’aider à identifier le contenu en sucres des aliments ;
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Groupe d’intervention 2 (n = 60) : en plus des mêmes recommandations sur les nutriments, les sujets recevaient des informations sur les aliments riches en sucres libres, avec des exemples tels que : « un bol de céréales sucrées au petit déjeuner peut apporter jusqu’à 70 g de sucre sur une semaine » ;
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Groupe d’intervention 3 (n = 63) : les sujets recevaient les mêmes recommandations que le groupe 2, complétées de propositions d’aliments de substitutions pour remplacer ceux particulièrement riches en sucres libres.
Les recommandations étaient fournies au début de l’étude. L’apport en sucres libres était évalué à la fin de l’étude (après 12 semaines), ainsi qu’au cours des semaines 1, 2, 4 et 8.
Des efficacités similaires
Les résultats montrent, depuis la 1re jusqu’à la 12e semaine, une réduction significative de l’apport en sucres libres dans les 3 groupes d’intervention, comparativement au groupe témoin (cf. figure 1). Aucune différence n’était mise en évidence entre les différents types d’intervention ; toutes les stratégies testées montraient des efficacités similaires, avec des baisses de l’apport en sucres libres après 12 semaines allant de – 2,5 à – 3,3 % de l’AET.
A noter également :
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la baisse de l’apport en sucres libres était associée à une diminution de l’apport en glucides (hors sucres) ainsi qu’à une hausse de la consommation de protéines ;
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en fin d’étude, le poids corporel était significativement plus bas dans les groupes d’intervention comparativement au groupe témoin (après ajustement sur le poids initial), les participants des groupes d’intervention ayant perdu entre 0,7 et 1,4 kg sur les 12 semaines vs 0,2 kg pour le groupe témoin.
Cette étude montre les bénéfices d’interventions visant à réduire la part des sucres libres dans la ration, avec des efficacités équivalentes, quelle que soit la stratégie employée : recommandations ciblées uniquement sur les nutriments, complétées ou non d’informations sur les aliments riches en sucres libres et sur de potentiels aliments de substitution.
Figure 1 : Evolution, au cours des 12 semaines de l’étude, des apports en sucres libres moyens dans chacun des groupes (témoin ; intervention 1 : nutriments ; intervention 2 : nutriments + aliments ; intervention 3 : nutriments + aliments + substituts).
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Source : Boxall LR, Arden-Close E, James J, Appleton KM. Effects of dietary recommendations for reducing free sugar intakes, on free sugar intakes, dietary profiles and anthropometry: a randomised controlled trial. Br J Nutr. 2025 Feb 20:1-17. doi: 10.1017/S0007114525000339.