Si veiller au bon sommeil des nourrissons semble limiter le risque d’obésité pendant la petite enfance d’après un essai d’intervention néozélandais, les effets néfastes de recommandations nutritionnelles plus classiques interrogent.Compte tenu du succès mitigé des stratégies de prévention de l’obésité infantile, une étude néozélandaise a souhaité tester, dans le cadre d’une étude randomisée contrôlée sur plus de 800 sujets, les effets d’une intervention périnatale précoce s’appuyant sur deux approches (seules ou combinées) : une approche nutritionnelle classique et une intervention visant à améliorer le sommeil de l’enfant. Un groupe de parents dit « FAB » (pour Food, Activity and Breastfeeding) recevaient ainsi des recommandations concernant l’allaitement, l’alimentation et l’activité physique de leur enfant, dispensées au cours de 8 sessions prenant place entre la fin de grossesse et les 18 mois de l’enfant. Un groupe « Sommeil » recevait quant à lui des informations pour prévenir les troubles du sommeil de leur enfant au cours de 3 sessions se déroulant entre 0 et 6 mois. Enfin, un groupe « Combinaison » suivaient l’ensemble des 11 sessions. Les enfants des groupes ayant suivi les sessions sur le sommeil (groupes « Sommeil » et « Combinaisons ») présentaient, à 3,5 ans et 5 ans, des z-scores d’IMC plus faibles que les enfants des groupes n’en ayant pas reçu. En revanche, de façon non attendue, les enfants du groupe FAB présentaient, à 5 ans, un z-score d’IMC plus élevé que les enfants du groupe témoin, correspondant à un risque d’obésité deux fois supérieur chez les premiers par rapport aux seconds. Résultat que les auteurs peinent à expliquer, d’autant plus troublant que les recommandations reçues par les parents du groupe FAB correspondent à celles des pouvoirs publics pour la santé des enfants.
Source : Taylor RW et al. Sleep, nutrition, and physical activity interventions to prevent obesity in infancy: follow-up of the Prevention of Overweight in Infancy (POI) randomized controlled trial at ages 3.5 and 5 y. Am J Clin Nutr. 2018 Aug 1;108(2):228-236.