Dans un nouveau rapport sur les effets des politiques fiscales alimentaires, l’OMS conclut à l’efficacité des taxes sur les boissons sucrées pour faire diminuer leur consommation.
C’est un rapport de poids qui vient éclairer le débat sur le bienfondé des politiques fiscales sur l’offre alimentaire pour prévenir l’obésité et les maladies chroniques. L’OMS vient en effet de publier ses recommandations sur la question. Première conclusion d’ampleur : les taxes sur les boissons sucrées entraînent des réductions de consommation de ces boissons, d’autant plus efficacement si elles représentent plus de 20 % du prix de vente. Les personnes aux plus bas revenus, sont les plus susceptibles de bénéficier de ce type de mesures, qui doivent donc porter uniquement sur des produits non essentiels, pour lesquels des alternatives plus saines existent.
En pratique, comment faire ? Des taxes calculées pour un volume de boisson (par opposition aux taxes proportionnelles à la valeur) induisent une augmentation de prix similaire pour tous les produits du marché. Pour les pays disposant de systèmes fiscaux développés, l’OMS préconise des taxes indexées sur les apports nutritionnels (teneurs en sucre pour les boissons sucrées) : elles impactent plus fortement les produits aux profils les plus défavorables, créent une distinction des produits d’une même gamme, orientent les consommateurs vers des alternatives nutritionnelles plus favorables et encouragent les reformulations par l’industrie. Les revenus des taxes devraient être au moins en partie utilisés pour développer les politiques de santé publique. Enfin, l’OMS encourage vivement la conduite d’études mesurant les effets des taxes déjà introduites dans différents pays sur les achats et les consommations, la composition des produits et les marqueurs de santé.
Source : Fiscal Policies for Diet and Prevention of Noncommunicable Diseases : Technical Meeting Report 5–6 May 2015, Geneva, Switzerland. World Health Organization. 2016