Un rythme alimentaire structuré à l’adolescence ne semble pas associé à un moindre risque de syndrome métabolique à l’âge adulte. Il s’agirait plutôt d’un marqueur d’un mode de vie globalement favorable à la santé. Cependant, le petit-déjeuner constituerait un facteur protecteur indépendant, même si ce résultat reste à confirmer.
Les recommandations nutritionnelles prônent la consommation de repas réguliers, en évitant le grignotage. Cependant, les effets à long terme de repas irréguliers sur la survenue de maladies ont été peu étudiés. Une étude prospective suédoise s’est intéressée aux relations entre le rythme des repas (petit-déjeuner, déjeuner à la cantine, dîner en famille) pendant l’adolescence et le risque de syndrome métabolique après 27 ans de suivi chez 889 participants (82 % de la cohorte initiale).
Si l’irrégularité des repas à l’adolescence était associée au risque de syndrome métabolique à l’âge adulte dans les modèles non ajustés, cette relation n’était plus significative lors des ajustements (simultanés ou séparés) sur l’IMC, la consommation de tabac, d’alcool, et l’activité physique. Cette relation apparente serait donc davantage liée au mode de vie global qu’à la régularité même des repas. Lorsque les repas étaient considérés individuellement, aucune association n’était mise en évidence sauf pour le petit-déjeuner : le fait de ne pas consommer un petit-déjeuner de qualité (ici défini comme ne se limitant pas à une boisson sucrée ou des gâteaux) était associé à un risque augmenté de syndrome métabolique. Bien qu’à la limite de la significativité, cette association demeurait après ajustement sur les autres facteurs de risque (OR = 1,67 ; IC95= 1,00-2,80). Il n’a pas été possible dans cette étude de déterminer si les adolescents ne consommant pas leur déjeuner à la cantine ou leur dîner en famille sautaient ou consommaient ces repas dans un autre contexte. De plus, le fait de consommer ou non un petit-déjeuner était évalué à partir d’une seule journée d’étude.
Alors qu’une irrégularité sur l’ensemble des repas ne semble pas liée à l’apparition du syndrome métabolique, l’absence de petits-déjeuners réguliers, qui a par ailleurs été associée à d’autres facteurs de risque cardiovasculaire (Smith et al., 2010 ; Mekary et al., 2012 et 2013 ; Cahill et al., 2013), pourrait jouer un rôle spécifique. Les auteurs encouragent la consommation régulière d’un petit-déjeuner chez les adolescents. Il serait intéressant de voir ces résultats répliqués dans des études mesurant plus précisément la régularité de la consommation des repas.
Source : Irregular eating of meals in adolescence and the metabolic syndrome in adulthood: results from a 27-year prospective cohort. Wennberg M. et al. Public Health Nutr. 2016 Mar;19(4):667-73.