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Brève – Quelles modifications du microbiote au cours du développement des maladies cardiométaboliques ?

Dans le cadre d’une collaboration européenne, des chercheurs proposent un schéma d’étude original pour distinguer les altérations du microbiote intestinal spécifiques de la cardiopathie ischémique de celles relevant des troubles métaboliques préexistants. L’identification des modifications précoces pourraient inspirer de futures stratégies de prévention.

 

Des altérations du microbiote intestinal et de ses productions métaboliques (métabolome) ont été décrites dans de nombreuses maladies, dont les maladies cardiovasculaires (MCV). Parmi ces altérations, certaines sont spécifiques de la maladie (« signature »), quand d’autres relèvent des troubles métaboliques qui la précèdent ou l’accompagnent (obésité, diabète de type 2..), ou encore des traitements médicamenteux reçus. Pour les différencier, des chercheurs ont proposé un schéma d’étude reproduisant les différents stades de développement d’une MCV, en comparant le microbiote et le métabolome de sujets sains, de sujets présentant des troubles métaboliques et de sujets atteints d’une cardiopathie ischémique (ISH), soit 1 241 adultes européens au total.

Leurs résultats montrent que 75 % des modifications observées dans le microbiote et le métabolome des patients ISH sont déjà présentes aux stades dysmétaboliques qui la précèdent, suggérant qu’elles relèvent davantage de ces pré-morbidités que de la maladie elle-même. Les chercheurs mettent aussi en évidence des profils d’évolutions différents, certains marqueurs microbiens augmentant au cours du temps (ex : toxines issues du métabolisme des acides aminés aromatiques), tandis que d’autres se stabilisent ou reviennent à la normale quand la maladie est installée (ex : densité bactérienne du microbiote), suggérant une normalisation liée aux traitements médicamenteux (ex : statines).

L’identification des voies métaboliques qui connaissent une altération précoce et s’installent ou s’accentuent pendant la maladie, comme la réduction de la synthèse des acides gras à chaîne courte, ou encore l’augmentation de la synthèse d’acides aminés branchés, pourraient inspirer de futures stratégies préventives, à tester dans le cadre d’études d’intervention.

 

Source : Fromentin S, Forslund SK, Chechi K et al. Microbiome and metabolome features of the cardiometabolic disease spectrum. Nat Med. 2022 Feb;28(2):303-314. doi: 10.1038/s41591-022-01688-4.