Les Cahiers de Nutrition et de Diététique (journal scientifique de la SFN) publient régulièrement des articles touchant à l’obésité, tant pour sa prise en charge que pour sa prévention. La journée mondiale de l’obésité est l’occasion de rappeler les données originales des principaux articles parus sur ce sujet au cours de l’année 2021 :
Le marketing social et les nudges sont des approches complémentaires à développer pour induire des changements durables de comportements favorables à la prévention de l’obésité (https://doi.org/10.1016/j.cnd.2020.10.003).
Parmi les facteurs socio-économiques, psychologiques et environnementaux impliqués dans l’obésité, des facteurs implicites perturbent la régulation physiologique du comportement alimentaire malgré l’acquisition de connaissances sur la façon d’obtenir une alimentation équilibrée. Il s’agit notamment de facteurs émotionnels, et de la restriction consécutive à la prise de poids et soutenue par l’idéal de minceur (https://doi.org/10.1016/j.cnd.2021.06.001).
L’alimentation, par ses dimensions hédoniques et symboliques, est désormais considérée comme une stratégie inconsciente de coping pour la gestion des émotions, contribuant ainsi à l’excès d’apports énergétiques. Permettre aux personnes gérant leurs émotions avec l’alimentation de s’en défaire est donc un enjeu crucial dans la prise en charge de l’obésité. Un article princeps sur une thérapie de régulation émotionnelle basée sur l’acceptation sensorielle illustre son intérêt potentiel dans l’obésité à travers la description de 2 cas cliniques (https://doi.org/10.1016/j.cnd.2021.01.005).
La sensorialité alimentaire est un élément important quant à la consommation des divers aliments. De nombreux travaux ont eu lieu ces dernières années pour savoir si le gras est une saveur supplémentaire, à côté des 5 saveurs connues (sucré, salé, acide, amer, umami), susceptible de jouer un rôle dans la survenue d’une obésité en soutenant une consommation importante de lipides. Si le débat n’est pas encore totalement clos pour ce sujet, de nombreux éléments tendent à confirmer que le gras est bien la 6ème saveur (https://doi.org/10.1016/j.cnd.2021.09.003 ; https://doi.org/10.1016/j.cnd.2021.09.002). Par ailleurs, de nouvelles données montrent que la sensibilité au gout du gras pourrait être modulée par la flore bactérienne buccale (https://doi.org/10.1016/j.cnd.2021.08.002), élargissant de fait le concept du microbiote au-delà de l’intestin.
Un article a porté sur la chirurgie bariatrique révisionnelle (nouvel acte de chirurgie après chirurgie bariatrique). D’après le système national des données de santé en France, elle apparait particulièrement fréquente (https://doi.org/10.1016/j.cnd.2021.02.003) : avec un recul de 7 ans, plus de 70% des patients porteurs d’un anneau gastrique ont eu une chirurgie révisionnelle (retrait de l’anneau et/ou conversion en sleeve ou by-pass) ; 10 ans après sleeve gastrectomie, elle concerne 12% des patients.