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Brève – La dépense énergétique, reflet du rythme métabolique au cours de la vie

Des mesures par la méthode de l’eau doublement marquée sur plus de 6 000 individus montrent que la dépense énergétique ajustée sur la masse maigre et le poids corporel, et est la plus élevée vers 1 an, est stable pendant toute la vie adulte, y compris pendant la grossesse, et décline à partir de 60 ans.

Peu de données mesurant l’évolution de la dépense énergétique chez l’Homme au cours de la vie étaient disponibles jusqu’à cette étude parue dans Sciences à l’été 2021. Les chercheurs ont analysé des données obtenues chez plus de 6 000 individus âgés de 8 jours à 95 ans et issus de plus de 20 pays, provenant essentiellement la base DLW (pour doubly labeled water, méthode isotopique de l’eau doublement marquée utilisée pour mesurer la dépense énergétique totale).

Pour pouvoir discuter des modifications de la dépense strictement liées à l’âge, les chercheurs prennent soin de ramener les valeurs mesurées au poids et à la masse maigre (ajustement). Ils montrent ainsi que la dépense énergétique ainsi ajustée décrit une trajectoire en 4 phases. 1/ D’abord similaire à celle des adultes à la naissance, la dépense énergétique ramenée au poids augmente drastiquement au cours de la première année : elle représente ainsi, entre 9 et 15 mois, 150 % des besoins énergétiques d’un adulte. 2/ Entre 1 et 20 ans, elle reste supérieure à celle des adultes, reflétant les besoins métaboliques supplémentaires liés au développement et à la croissance, mais diminue régulièrement, de 3 % par an environ, jusqu’à rejoindre celle des adultes. 3/ Les dépenses énergétiques (totales et basales) ramenées au poids connaissent ensuite une longue période de stabilité entre 20 et 60 ans, et ce même pendant la grossesse : l’augmentation du besoin énergétique pendant cette période découle donc uniquement de la prise de poids, et non d’une augmentation du rythme métabolique. 4/ Enfin, la dépense énergétique connaît un déclin à partir de 60 ans (- 1 % par an), qui va au-delà de la seule diminution liée à la fonte musculaire.

 

Source : Pontzer H, Yamada Y, Sagayama H et al. Daily energy expenditure through the human life course. Science. 2021 Aug 13;373(6556):808-812. doi: 10.1126/science.abe5017.