Une étude en conditions réelles d’achat dans des supermarchés new-yorkais met en évidence les effets psycho-comportementaux bénéfiques d’une promotion de 50 % sur la consommation de fruits et légumes.
Lorsqu’on les interroge sur les critères qui président à leurs choix alimentaires, il en est un qui rassemble les consommateurs : le prix. Ce critère ressort ainsi comme le premier cité par les Français dans l’étude INCA 3. Mais quel est son impact sur nos achats et nos consommations en situation réelle ? C’est la question à laquelle une étude américaine s’est attelée en testant les effets d’une promotion de 50 % sur les fruits et légumes (F&L) chez des clients en surpoids ou obèses (IMC ≥ 25 kg/m²) de 16 supermarchés new-yorkais. La promotion était mise en place quatre semaines après le début de l’étude. Elle était ensuite maintenue pendant huit semaines ; puis le comportement des clients était encore suivi pendant quatre semaines supplémentaires. La répartition des sujets (n = 45 in fine) entre le groupe bénéficiant de la promotion (groupe PROMO) et le groupe témoin était réalisée de façon aléatoire mais les participants étaient informés de leur affectation au début de la phase promotionnelle – induisant de nombreux abandons dans le groupe témoin. Les achats de F&L du groupe PROMO étaient multipliés par deux pendant la période d’intervention par rapport au début de l’étude (p < 0,0005), et représentaient plus de quatre fois ceux du groupe témoin. En complément de ces données d’achat, les consommations alimentaires des sujets étaient mesurées dans chacune des trois phases de l’étude par un rappel de 24 h. La consommation de F&L se trouvait significativement augmentée dans le groupe recevant la promotion, passant de 150 à 269 g (p = 0,019). Cette consommation accrue perdurait dans les quatre semaines suivant la promotion. Ce comportement pourrait être mis en relation avec les résultats de tests psycho-sociaux réalisés. Ces derniers montraient un effet positif significatif de la promotion sur l’auto-efficacité des sujets (p < 0,01), c’est-à-dire leur confiance dans le fait de pouvoir modifier leur comportement en matière de consommation de F&L. Selon le modèle théorique du changement en cinq stades, le groupe recevant la promotion progressait du stade 3 (préparation au changement) au stade 4 (action engagée) (p < 0,05). En revanche, les barrières perçues à la consommation de F&L n’étaient pas modifiées par l’intervention.
Source : Bernales-Korins M et al. Psychosocial Influences on Fruit and Vegetable Intake Following a NYC Supermarket Discount. Obesity (Silver Spring). 2017 Aug;25(8):1321-1328.