Il a précédemment été démontré qu’un petit déjeuner hautement calorique associé à un dîner léger diminuait significativement la glycémie postprandiale, chez des individus obèses non-diabétiques. L’objectif de la présente étude était de tester si ce régime pouvait avoir le même effet chez des individus diabétiques de type 2.
Dans cette étude randomisée menée en cross-over, 18 individus (âgés de 30 à 70 ans ; IMC compris entre 22 et 35 kg/m2) avec un diabète de type 2 depuis moins de 10 ans ont suivi un régime alimentaire B (Breakfast) ou D (Dîner) durant deux phases de 7 jours entrecoupées d’une phase de repos de deux semaines. Les deux régimes alimentaires étaient isocaloriques, mais avec une charge énergétique répartie différemment durant la journée :
– Régime B : petit-déjeuner copieux de 703 kcal (2946 kJ), déjeuner de 602 kcal (2523 kJ), dîner léger de 204 kcal (858 kJ).
– Régime D : petit-déjeuner léger de 204 kcal (858 kJ), déjeuner de 602 kcal (2523 kJ), dîner copieux de 703 kcal (2946 kJ).
Les taux de glucose plasmatique, d’insuline, de peptide C et de GLP-1 (glucagon-like-peptide-1) ont été évalués chez chacun des participants à partir d’échantillons de sang prélevés avant (t=0 min) et après chaque repas (15, 30, 60, 90, 120, 150 et 180 min après).
Le taux de glucose plasmatique moyen après chaque repas était 20 % moins élevé au sein du régime B vs. régime D (p<0,001), alors que les taux d’insuline, de peptide C et de GLP-1 étaient en moyenne 20% plus élevés (p<0,001) et ce tout au long de la journée.
De plus, la réponse insulinémique était beaucoup plus rapide après le petit déjeuner copieux (pic de sécrétion d’insuline atteint à 60 min vs. 120 min après dîner copieux). Idem pour les taux de GLP-1 (30 min vs. 60 min). Le taux de glucose plasmatique diminuait également plus rapidement après le petit déjeuner dans le cas du régime B alors qu’il restait élevé beaucoup plus longtemps après le dîner dans le cas du régime D. Les variations glycémiques étaient quant à elles réduites après le déjeuner précédé d’un petit- déjeuner copieux par rapport à un petit-déjeuner léger.
En conclusion, les résultats de cette étude mettent en avant qu’une prise alimentaire mesurée et contrôlée, avec un petit déjeuner copieux et un dîner léger permettrait de mieux réguler la glycémie d’individus diabétiques de type 2, tout au long de la journée. Ce régime alimentaire aurait pour avantage une réduction globale de l’hyperglycémie et serait susceptible de limiter l’apparition de complications, notamment cardiovasculaires.
Il serait également intéressant d’étudier si ce phénomène est constaté chez des individus sains. Cette étude permet par ailleurs de réaffirmer l’intérêt du petit-déjeuner, encore trop souvent négligé.
Source : High-energy breakfast with low-energy dinner decreases overall daily hyperglycaemia in type 2 diabetic patients: a randomized clinical trial. Jakubowicz D et al. (2015) Diabetologia, May;58(5):912-9.