Dans un communiqué, la DGCCRF rappelle qu’il existe une confusion persistante entre la plante Stevia rebaudiana et les molécules (glycosides) qui en sont extraites. S’il existe bien deux types de produits soumis à des réglementations spécifiques, l’attribution aux molécules extraites de propriétés applicables aux plantes, et vice-versa, peut s’avérer trompeuse pour un public qui n’est pas toujours averti.
Règlementation spécifique pour la plante
Qu’est ce que la Stevia rebaudiana ? Stevia rebaudiana ou «stévia» est une plante originaire d’Amazonie. Consommés fraîches depuis des siècles par les amazoniens, ses feuilles ont un goût très sucré. Il existe des applications industrielles de la stévia telle que la feuille séchée réduite en poudre à utiliser comme du sucre en poudre. La commercialisation de la plante en tant que denrée alimentaire est autorisée au Japon ou aux Etats-Unis mais interdite en Europe. La stévia relève des dispositions du règlement (CE) n° 258/97 relatif aux nouveaux aliments et aux nouveaux ingrédients alimentaires. Elle doit faire l’objet d’une autorisation de mise sur le marché. A noter que l’emploi de la plante dans les compléments alimentaires est soumis à la même procédure de demande d’autorisation préalable. La plante stévia ne peut donc être vendue que comme plante d’ornement au consommateur final ou comme matière première aux professionnels pour fabriquer la substance qui en est extraite.
Règlementation spécifique pour les extraits de plante
Qu’est ce que les glycosides de stéviol ? Les glycosides de stéviol sont des édulcorants puissants extraits des feuilles de la plante stévia. Ces substances, telles que les stéviosides et les rébaudiosides, ont un pouvoir sucrant 40 à 300 fois plus élevé que le saccharose. Depuis décembre 2011, les glycosides de stéviols (E 960) sont autorisés comme édulcorants au niveau européen. Relevant de la réglementation relative aux additifs alimentaires, ces édulcorants possèdent un pouvoir sucrant 40 à 300 fois supérieur au saccharose. L’arrêté interministériel du 26 août 2009 qui avait autorisé en France l’utilisation du rébaudioside A (purifié à plus de 97%) en tant qu’additif pendant deux ans a été remplacé par le règlement (UE) n°1131/2011 qui autorise les glycosides de stéviol au niveau communautaire. L’utilisation des glycosides de stéviol est désormais autorisée, à des niveaux adaptés, dans 31 catégories d’aliments, dont les boissons non alcoolisées comme les sodas, les desserts, les confiseries et les édulcorants de table.
La DGCCRF constate que les promoteurs de stévia utilisent parfois les éléments concernant les extraits pour défendre la plante, et vice versa. Or, les conclusions applicables à l’un ne sont pas automatiquement applicables à l’autre car ces deux produits sont bien différents et relèvent de réglementations spécifiques. L’utilisation du critère «naturel» pour qualifier les molécules purifiées justifiée par l’origine végétale de la plante est une des pratiques abusives observées.
Source : Stevia rebaudiana et produits fabriqués à base de stévia, DGCCRF, 28 Novembre 2014.