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La consommation de fructose fait l’objet d’une controverse quant à ses effets sur la santé. Qu’en est-il réellement ?

L’augmentation de la consommation de fructose, notamment via les boissons sucrées, a conduit à s’interroger sur un lien éventuel avec le développement de l’obésité, du diabète et de troubles cardiovasculaires associés. Le fructose est-il délétère d’un point de vue métabolique ? Si oui, vis-à-vis de quels métabolismes et dans quelles conditions ? Afin d’apporter des éléments de réponse, le Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé (FFAS) a réalisé une revue de la littérature à ce sujet.

 

Le fructose fait partie des sucres ou glucides simples. Le fructose est naturellement présent dans les fruits et les légumes, mais également dans le miel ou les sirops sucrants (sirop d’érable…). Le fructose peut également être incorporé dans les produits alimentaires en tant qu’agent sucrant sous forme libre ou liée*. Les effets du fructose dépendent de la quantité ingérée à la différence de la captation du glucose qui est régulée par l’insuline.

Les données de consommation du fructose ne sont pas disponibles à ce jour. Une estimation peut être faite à partir des données de consommation des glucides simples, sur la base des enquêtes nationales de consommation individuelles (CCAF, INCA). La consommation moyenne de glucides simples est de 100 g/j/personne. Après retrait du lactose (10% chez les adultes) et en prenant comme hypothèse que 50% des glucides simples consommés proviennent pour moitié des sucres ajoutés et pour l’autre moitié des sucres naturellement présents dans les aliments, la quantité journalière moyenne de fructose consommée serait de 42 g/j/personne.

Concernant le métabolisme glucidique, il a été démontré que le fructose provoquait une hausse moins importante de la glycémie comparativement au glucose, à même quantité consommée (autorisation par l’EFSA en 2011 d’une allégation de santé). De plus, le fructose aurait un effet sur la prise de poids identique à celui observé avec un apport calorique équivalent provenant de glucose, d’amidon ou bien de lipides. Une consommation de fructose importante (supérieure à 70-100 g/j) serait par contre susceptible de favoriser davantage une résistance à l’action de l’insuline au niveau du foie (risque d’insulino-résistance), une élévation de la triglycéridémie post-prandiale (facteur de risque d’athérosclérose) et une augmentation des graisses dans le foie (risque de stéatose hépatique) qu’avec une quantité de glucose équivalente. Alors que des études d’intervention chez l’homme fournissent des données contrastées et parfois contradictoires, il faut noter que l’effet du fructose a souvent été évalué via l’administration de fructose seul, alors qu’il est presque toujours consommé avec du glucose dans la pratique quotidienne.

En conclusion, les quantités moyennes de fructose consommées en France ne semblent pas susceptibles de provoquer des effets délétères pour la santé. Le fructose ne représenterait donc pas une problématique de santé pour la majorité de la population. Néanmoins, il sera nécessaire d’être plus vigilant auprès de certaines populations plus à risque. Une réduction des apports en fructose serait souhaitable pour les personnes en surpoids et à risque de maladies cardio-vasculaires. Les efforts de prévention devraient également viser en priorité les forts consommateurs de fructose, exposés à des risques métaboliques accrus (adolescents consommateurs de boissons sucrées en grandes quantités par exemple).

 

Source : Le fructose – Etat des lieux du Fonds français pour l’alimentation et la santé. Rapport de Juin 2014.

* Dans l’UE, un sirop de glucose porte la dénomination de sirop de glucose-fructose lorsqu’il contient plus de 5% de fructose ; au-delà de 50% de fructose il est dénommé sirop de fructose-glucose (cf. directive 2001/111 du Conseil du 21 décembre 2001 relative à certains sucres destinés à l’alimentation humaine).

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