Les effets bénéfiques de la consommation d’amidon résistant dans le contexte d’une alimentation riche en graisses pourraient être liés à des changements de l’expression de facteurs de transcription impliqués dans le métabolisme du glucose et des lipides ainsi que dans la réponse inflammatoire, au niveau du foie.
Une alimentation riche en fibres alimentaires est associée à une réduction du risque de syndrome métabolique. Parmi les fibres, la consommation d’amidon résistant (AR) a notamment été associée à une meilleure sensibilité à l’insuline et une amélioration de l’homéostasie lipidique. Cependant, les mécanismes en cause, ne sont pas encore complètement connus. Des données précédemment publiées suggèrent que le foie est une cible privilégiée des AR et pourrait ainsi être à l’origine des effets bénéfiques observés.
L’étude avait pour objectif d’évaluer la contribution du foie à la réponse aux AR, dans un contexte d’insulino-résistance (IR) liée à un régime riche en lipides. Ainsi, trois groupes de rats ont été nourris avec un régime témoin (régime à 5 % de lipides) ou un régime hyperlipidique sans AR (HL, 30,4% de lipides) ou avec AR (HLAR, glucides substitués par un ingrédient issu du maïs – 41,6 % de l’alimentation – majoritairement composé d’AR). Après 9 semaines de régime, la sensibilité à l’insuline était évaluée par un test de tolérance orale au glucose et ex vivo au niveau musculaire. De nombreux paramètres biochimiques (plasma), moléculaires (foie) et métabolomiques (fèces et caecum) étaient également mesurés.
-Le régime HLAR conduit à une normalisation partielle de l’homéostasie du glucose. Les réponses glycémiques et insulinémiques postprandiales, qui sont multipliées par 1,8 et 2,3 dans le groupe HL en comparaison au groupe témoin, sont normalisées dans le groupe HLAR. Au niveau moléculaire, l’AR prévenait l’IR induite par le régime HL en normalisant la phosphorylation du glucose dans le foie et le transport du glucose dans le muscle.
-La consommation d’AR diminue l’accumulation de lipides au niveau du foie. Cet effet peut s’expliquer par une diminution de la lipogenèse et de l’accumulation de cholestérol liée à l’expression réduite de gènes clés (SREBP-1c, SREBP-2, LXR). Une augmentation de la capacité d’oxydation des acides gras médiée par l’activation du gène PPAR-? par les acides gras à chaîne courte serait également impliquée.
-Le statut pro-inflammatoire induit par le régime HL est significativement atténué dans le groupe HLAR. Les résultats observés au niveau moléculaire, soulignent notamment une modification de l’expression de gènes des voies mettant en jeu le TNF-? et le protéasome.
En conclusion, cette étude conforte l’hypothèse d’un rôle central du foie dans les effets bénéfiques de la consommation d’AR dans le contexte d’une alimentation riche en graisses. Les cibles d’action de l’AR pourraient être déclinées selon 3 niveaux interconnectés : la sensibilité à l’insuline, le métabolisme lipidique, l’inflammation.
Source : Polakof S. et al. (2013). Resistant starch intake partly restores metabolic and inflammatory alterations in the liver of high-fat-diet-fed rats. The Journal of Nutritional Biochemistry S0955-2863(13)00117-4.
A noter : «Le remplacement d’amidon digestible par de l’amidon résistant dans un repas contribue à atténuer la hausse de la glycémie après ce repas» est une des allégations autorisées figurant dans le règlement (UE) n°432/2012.