Effets nocifs sur la santé, débat concernant la taxe sur l’huile de palme en France, allégations négatives «sans huile de palme» qui se multiplient sur les emballages des produits… L’huile de palme décroche la palme des controverses dans le secteur agroalimentaire. Info ou intox ?
L’huile de palme est extraite de la pulpe du fruit du palmier à huile. Présente dans de nombreux produits alimentaires industriels, l’huile de palme est l’huile végétale la plus consommée dans le monde et sa production ne cesse d’augmenter. La «dangerosité» potentielle de l’huile de palme est un débat d’actualité largement relayé par les média.
Pour aider le consommateur à se faire une opinion, le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) de Belgique a procédé à une évaluation des qualités nutritionnelles de l’huile de palme et des conséquences possibles sur la santé en cas de consommation excessive. Quelques extraits…
L’huile de palme contient plus de 40% d’acides gras saturés (AGS), principalement de l’acide palmitique (C16:0). Concernant leur impact sur la santé, les AGS ne peuvent plus être considérés dans leur ensemble car ils diffèrent par leur structure, leur métabolisme et leurs fonctions cellulaires. Seul le sous-groupe d’AGS laurique (C12:0), myristique (C14:0) et palmitique serait athérogène en cas d’excès. En conséquence, il est recommandé de limiter les apports en ces AGS athérogènes et en AGS totaux à respectivement moins de 8 et 12% des apports énergétiques totaux. Il convient donc de limiter notamment la consommation de produits contenant de fortes teneurs en huile de palme (par ordre décroissant : pâtisseries et gâteaux, plats préparés, viennoiseries, pizzas, quiches et pâtisseries salées, sandwichs, biscuits sucrés et barres, certaines pâtes à tartiner, margarines, etc.).
Des recherches approfondies doivent être menées en Belgique pour déterminer les contributions respectives des différentes denrées alimentaires aux apports en AGS et en particulier, en AGS athérogènes des adultes et des enfants. En France, à partir des consommations recueillies dans l’étude INCA 2 (Etude Individuelle Nationale des Consommations alimentaires 2006-2007), la consommation moyenne d’huile de palme a été estimée à environ 2 kg/personne/an, soit environ 6% de la consommation totale de lipides chez l’adulte. La consommation apparente moyenne d’AGS provenant de l’huile de palme serait inférieure à 10% des apports conseillés en AGS pour un apport énergétique journalier moyen de 2000 kcal.
Le rapport souligne qu’une attention particulière doit être portée à l’impact des procédés sur la qualité nutritionnelle de l’huile de palme (préservation des vitamines A et E, contrôle de la teneur en composés néoformés toxiques). Enfin, une meilleure information des consommateurs permettrait d’améliorer leurs connaissances et de les orienter vers le choix d’aliments plus sains. Les dispositions réglementaires d’étiquetage des denrées alimentaires sont en cours d’évolution depuis la publication du règlement européen (UE) 1169/2011, dont les dispositions générales seront effectives à partir du 13 décembre 2014. Des éléments de réponse seront ainsi apportés aux préoccupations des consommateurs, notamment l’indication de l’origine des «graisses végétales» et des teneurs en matières grasses dont les AGS.
Source : La problématique des acides gras saturés athérogènes et de l’huile de palme. Publication N° 8464,Conseil Supérieur de la Santé, Belgique. Août 2013.