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Apports en calcium et mortalité cardiovasculaire : une étude de cohorte souligne l’intérêt de considérer la source de calcium

La mortalité cardiovasculaire serait près de deux fois plus élevée dans une population de femmes ayant des apports calciques élevés lorsqu’elles sont consommatrices de compléments calciques par rapport à celles qui présentent des apports élevés du fait de leur alimentation. Dans le domaine de la prévention cardiovasculaire, la recommandation d’apports calciques supplémentaires chez des patients sans déficiences en calcium est à considérer avec  prudence.

 

Les recommandations nutritionnelles qui ont pour objectif d’augmenter les apports en calcium des personnes ayant un statut déficient sont fondées sur la nécessité de préserver la santé de l’os. Aux Etats-Unis, l’usage de compléments alimentaires en calcium est devenu courant et près de 60 % des femmes de plus de 50 ans seraient des consommatrices régulières. Quant à la question du rôle que pourrait avoir l’augmentation des apports en calcium dans d’autres domaines de prévention, tels que certains cancers ou les maladies cardiovasculaires (MCV), le sujet reste à explorer…

Il s’agit d’une étude de cohorte prospective longitudinale ayant pour objectif d’évaluer l’association entre l’apport alimentaire et la consommation de compléments calciques et la mortalité globale et cardiovasculaire. Dans cette étude de cohorte suédoise, des apports élevés en calcium (>1400 mg/jour) étaient associés à une mortalité plus élevée. Les femmes, nées entre 1914 et 1948, avaient été recrutées suite à l’envoi d’un courrier leur proposant une mammographie de routine. Sur les 61 433 femmes incluses dans l’étude entre 1987 et 1990, 38 984 avaient répondu à un second questionnaire en 1997. Au cours de la période de suivi (médiane de 19 ans), 11 944 décès toutes causes confondues ont été observées, dont 3 862 de MCV, 1 932 de maladies cardiaques ischémiques et 1 100 d’infarctus.

Des apports en calcium >1400 mg/jour étaient associés à une mortalité totale plus importante, et également cardiovasculaire, mais pas à la mortalité pour cause d’infarctus. Cette augmentation était modérée avec des apports alimentaires en calcium élevés sans utilisation de compléments, mais plus prononcée lorsque les apports élevés en calcium étaient associés à la consommation de compléments calciques.

Si cette nouvelle étude souligne l’intérêt de prendre en compte la source de calcium (inorganique ou produits laitiers) dans l’évaluation du lien entre apports calciques et risque cardiovasculaire, plusieurs limites majeures sont néanmoins citées par les auteurs. A titre d’exemple, seules 6% des femmes consommaient des compléments alimentaires et vraisemblablement à des doses importantes d’où une interprétation prudente du rôle spécifique de la variable «source».

Source : Long term calcium intake and rates of all cause and cardiovascular mortality: community based prospective longitudinal cohort study. Michaëlsson K et al. BMJ 2013 Feb 12;346:f228.

A noter : Quelles sont les principales données de la littérature ? Un faible apport en calcium est associé à une incidence plus élevée de fractures et un risque supérieur d’infarctus ainsi que de maladie cardiaque ischémique mortelle chez la personne âgée. Dans les études d’observation, les résultats portant sur l’association entre l’utilisation de compléments alimentaires de calcium et risque de mortalité cardiovasculaire sont contradictoires. Toutefois, une méta-analyse d’études randomisées a montré un risque plus élevé de maladie cardiaque ischémique et d’infarctus avec l’utilisation de compléments alimentaires.

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