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La contribution des facteurs de croissance d’origine laitière au risque de cancers, si elle existe, serait faible d’après l’Anses

Aucune association n’a pu être mise en évidence entre facteurs de croissance contenus dans le lait et les produits laitiers, en particulier IGF-1, et développement de cancers. C’est ainsi que l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) conclut son avis du 20 avril 2012.
A l’initiative de ce travail de deux ans : une demande de l’association « Familles de France » qui avait sollicité le 18 septembre 2009 l’ancienne Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments, aujourd’hui Anses) suite à la multiplication des publications soutenant l’idée que les facteurs de croissance contenus dans le lait et les produits laitiers pourraient accroître le risque de cancers. Une idée renforcée par l’émergence de traitements utilisant des « anti-facteurs de croissance » pour lutter contre le cancer. En effet, les facteurs de croissance sont nécessaires au développement et agissent notamment sur la croissance et la multiplication cellulaire mais auraient, de ce fait, un effet délétère dans l’évolution des cancers.

Le groupe de travail « Facteurs de croissance, cancer, lait et produits laitiers » mis en place par l’Anses a d’abord fait le point sur les liens établis ou non entre concentrations sanguines des facteurs de croissance et incidence des cancers. Seules les données relatives à l’IGF-1 (Insulin-like growth factor 1) ont pu être exploitées, car il s’agit de loin du facteur de croissance le plus étudié. La littérature scientifique a révélé des associations positives entre concentration sanguine en IGF-1 et risque de cancer de la prostate, du sein (tumeurs ER+, présentant des récepteurs aux œstrogènes) et colorectal.

Néanmoins, les experts de l’Anses soulignent que les données disponibles suggèrent une faible exposition aux facteurs de croissance d’origine laitière. Les transformations technologiques subies par le lait cru, qui contient des quantités non négligeables de facteurs de croissance, tendent à réduire très significativement la quantité d’IGF-1 qu’il contient. En effet, après un traitement de type UHT, l’IGF-1 n’est plus détecté dans le lait. Or, 97% du lait de consommation vendu en France est UHT. La fermentation lactique, qui permet de fabriquer les yaourts, diminue de 80% la teneur en IGF-1. Un apport exogène d’IGF-1 d’origine laitière n’aurait donc pas d’incidence notable sur la concentration sanguine d’IGF-1. Ces arguments justifient la prise de position de l’Anses.

En revanche, le groupe de travail note que de nombreux facteurs alimentaires, tels que l’apport protéique et l’apport énergétique, peuvent participer à la modulation de la synthèse endogène d’IGF-1. La question de l’impact de la consommation de lait et de produits laitiers, comme d’autres produits alimentaires, sur la synthèse endogène d’IGF-1 pourrait se poser alors. Les chercheurs émettent plusieurs recommandations de recherche visant à éclaircir ces incertitudes. Ces analyses préalables feront partie intégrante des données utilisées dans le cadre de la révision des recommandations des consommations alimentaires du PNNS 2011-2015.

Source : Avis et rapport de l’Anses, 4 mai 2012

 

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