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Régime méditerranéen : oui, mais bio !

Une étude d’intervention menée en Crète démontre que l’adoption d’un régime bio permet de réduire l’exposition cumulée à une quinzaine de pesticides de 90 %. Le régime méditerranéen classique du pays semble en revanche augmenter l’exposition à certains pesticides par rapport à un régime conventionnel britannique.

En dépit des normes en vigueur sur les résidus de pesticides dans les produits alimentaires, l’alimentation constitue l’une des principales voies d’imprégnation aux produits phyto-sanitaires. Certains redoutent même que les recommandations préconisant une alimentation plus végétale accroissent leur ingestion. Des chercheurs ont ainsi entrepris de documenter les effets respectifs du type de régime (méditerranéen riche en fruits et légumes versus occidental) et du type d’alimentation (biologique versus conventionnelle) sur l’exposition aux pesticides. Des étudiants britanniques consommant habituellement un régime occidental conventionnel ont été inclus dans une étude d’intervention, à l’occasion d’un stage de terrain de deux semaines en Crète. Si tous consommaient un régime méditerranéen durant ce voyage, la moitié recevait des aliments bio (groupe BIO, n=13) et l’autre moitié des aliments issus de l’agriculture conventionnelle (groupe conventionnel, n=14). L’excrétion urinaire totale de pesticides (ou de leurs résidus, soit une quinzaine de substances mesurées) se révélait 91 % plus faible dans le groupe BIO pendant l’intervention. L’écart observé était toutefois variable selon les pesticides, allant de 26 à 95 % selon les substances. En outre, dans le groupe conventionnel, le passage d’un régime occidental à un régime méditerranéen entraînait une augmentation de l’exposition à certains pesticides (insecticides, organophosphorés et pyréthrinoïdes), d’un facteur 2 à 4 selon les substances concernées. Ainsi, cette étude d’intervention suggère que l’adoption d’une alimentation bio pourrait réduire l’exposition totale aux pesticides (d’origine alimentaire et environnementale) de 90 %. Elle souligne aussi l’importance du bio lorsque l’alimentation se végétalise, afin de ne pas accroître les niveaux d’exposition.

 

Source : Rempelos L, Wang J, Barański M et al. Diet and food type affect urinary pesticide residue excretion profiles in healthy individuals: results of a randomized controlled dietary intervention trial. Am J Clin Nutr. 2022 Feb 9;115(2):364-377. doi: 10.1093/ajcn/nqab308.