Menu Fermer

Brève – Les algues marines, une source de protéines alternatives en nutrition animale ?

Bien que beaucoup d’espèces d’algues soient riches en protéines, il existe certains freins à leur utilisation en alimentation animale : pour certaines, une faible digestibilité et une fermentation limitée au niveau du rumen et, pour toutes, des teneurs trop élevées en minéraux.

Les besoins en protéines augmentent à l’échelle mondiale : il faut couvrir ceux de l’Homme, dont la population augmente, mais aussi ceux des animaux, eux-mêmes sources de protéines alimentaires faisant l’objet d’une demande croissante. C’est pourquoi les algues, riches en protéines mais peu acceptées par les consommateurs lorsqu’elles ne font pas partie de leur culture alimentaire, sont envisagées en nutrition animale. Des chercheurs de l’université de Wageningen (Pays-Bas) ont ainsi évalué la valeur nutritionnelle (composition, digestibilité in vitro et production de gaz simulant la fermentation du rumen in vitro) de six espèces d’algues brunes (Saccharina latissima, Laminaria digitata et Ascophyllum nodossum), rouges (Palmaria palmata et Chondrus crispus) et verte (Ulva lactuca), collectées sur les côtes irlandaises, écossaises et françaises.

Un potentiel variable selon les espèces

Les résultats obtenus indiquent d’importantes variabilités entre inter-espèces. Ainsi, les espèces P. palmata et U. lactuca constitueraient de bonnes sources protéiques pour les animaux d’élevage, du fait de leur teneur élevée en polysaccharides non amylacés et en azote non protéique. Cependant, leur faible digestibilité in vitro limite leur intérêt chez les monogastriques. En outre, chez les ruminants, les auteurs recommandent plutôt l’utilisation des espèces L. digitata, S. latissima et P. palmata, plus fermentescibles.

Un bémol néanmoins : toutes les espèces d’algues présentent des teneurs élevées en minéraux, ce qui peut engendrer des selles liquides chez l’ensemble des animaux d’élevage et réduire leurs performances. L’inclusion d’algues dans l’alimentation animale devra donc passer par une étape d’extraction des protéines (et éventuellement d’autres composants favorables, comme certaines fibres).

Source : Bikker P, Stokvis L, van Krimpen MM, van Wikselaar PG, Cone JW. Evaluation of seaweeds from marine waters in Northwestern Europe for application in animal nutrition. Animal Feed Science and Technology, May 2020; 263:114460.