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Brève – Aquaculture : plus d’insectes au menu, moins d’arsenic dans les tissus

Une alimentation pour saumons à base de larves de mouches se révèle globalement aussi contaminée que l’alimentation standard à base de poissons. Les espèces d’arsenic présentes dans l’aliment à base de mouches conduisent toutefois à une contamination réduite en arsenic total dans les filets de saumon. Mouches, coléoptères, grillons… Autorisés depuis 2017 dans l’alimentation des animaux d’aquaculture, les insectes restent pourtant méconnus en termes de teneurs en contaminants chimiques. Partant de ce constat, une équipe a cherché à caractériser les niveaux de contamination d’un aliment pour saumons élaboré à partir de larves de mouches (Hermetia illucens). Cet aliment à base d’insectes remplaçait l’aliment standard des saumons, constitué de poissons, dans le régime des animaux, à hauteur de 0 %, 33 %, 66 % ou 100 %. Résultat ? Bien que détectés dans les différents régimes, les métaux lourds (cadmium, plomb, mercure), l’arsenic, les polluants organiques persistants (dioxines, furanes, PCB[1], PBDE[2], OCP[3]) et les mycotoxines ne dépassaient pas les limites maximales fixées par la réglementation européenne pour les régimes d’animaux d’aquaculture[4]. Un focus particulier sur l’arsenic était réalisé par les chercheurs. Sa teneur totale s’avérait similaire entre les régimes, mais des analyses de spéciation révélaient des teneurs décroissantes en arsenic organique (arsenobétaïne) quand la part d’insectes augmentait dans le régime. Les régimes contenant des insectes présentaient des espèces d’arsenic non identifiées. Un transfert de l’arsenic présent dans le régime des animaux était observé dans les filets de saumons ; toutefois, les concentrations d’arsenic total diminuaient dans les filets de saumons avec l’augmentation d’aliment à base d’insectes dans le régime. Il se pourrait ainsi que les espèces d’arsenic présentes dans les insectes soient moins biodisponibles et ne s’accumulent pas dans tissus musculaires des saumons.

Source : Biancarosa I et al. Replacing fish meal with insect meal in the diet of Atlantic salmon (Salmo salar) does not impact the amount of contaminants in the feed and it lowers accumulation of arsenic in the fillet. Food Addit Contam Part A Chem Anal Control Expo Risk Assess. 2019 Jun 4:1-15.

[1]  polychlorobiphényles
[2] polybromodiphényléthers
[3] pesticides organochlorés
[4] Pour l’arsenic, un dépassement était observé pour l’aliment à base de mouches en tant que tel, mais plus une fois le régime global considéré.