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Une analyse dose-réponse des risques liés à la consommation d’alcool

Une analyse des relations prospectives entre alcool et mortalité sur plus de 600 000 individus suggère un risque minime pour des consommations de l’ordre de 100 g (ou 10 verres) par semaine. Pour les maladies cardiovasculaires, le risque dépend du type de maladie considéré. De 5 à plus de 20 verres par semaine : les recommandations de consommation maximale d’alcool varient d’un facteur 4 selon les pays, reflétant, outre certains aspects culturels, l’ambiguïté autour du seuil à partir duquel l’alcool serait associé à des risques pour la santé. Partant de ce constat, des chercheurs publient dans le Lancet une analyse mettant en relation la consommation d’alcool, d’une part, et les risques de mortalité (toutes causes confondues) et de maladies cardiovasculaires, d’autre part, et prenant en compte les données de près de 600 000 individus extraites de 83 études prospectives originales. Résultat principal : la relation entre alcool et mortalité décrit une courbe curvilinéaire positive, c’est-à-dire avec un risque minimal observé pour des niveaux de consommation intermédiaires, estimés ici à 100 g d’alcool par semaine, soit environ 10 verres*. Par rapport aux individus consommant moins de 100 g d’alcool par semaine, l’espérance de vie à 40 ans est réduite de 1 à 2 ans chez les sujets en consommant 200 à 350 g (3 à 5 verres/j) et de 4 à 5 ans au-delà de 350 g (plus de 5 verres/j). Quant à la relation entre l’alcool et les maladies cardiovasculaires dans leur ensemble, elle répond à une courbe en J. Les mécanismes liant alcool et maladies cardiovasculaires s’avèrent néanmoins complexes, car si le risque diminue avec la consommation d’alcool pour l’infarctus du myocarde, il augmente pour les autres MCV (AVC, insuffisance cardiaque, etc.). Enfin, des analyses complémentaires confirment l’augmentation des risques de cancers digestifs en lien avec la consommation d’alcool.

*Cette dose correspond à la consommation maximale hebdomadaire à ne pas dépasser, pour les hommes et les femmes, selon les recommandations de Santé Publique France et de l’Institut National du Cancer (2017).

Source : Wood AM et al. Risk thresholds for alcohol consumption: combined analysis of individual-participant data for 599 912 current drinkers in 83 prospective studies. Lancet. 2018 Apr 14;391(10129):1513-1523.