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Manque de sommeil et prise alimentaire : pas de relation universelle

En réponse à une restriction de sommeil imposée, l’apport énergétique spontané s’adapterait de façon différente selon les individus, dans une fourchette allant de – 800 à + 1 400 kcal d’après les résultats de deux essais randomisés. L’origine de ces variations inter-individuelles reste à préciser.
Nous ne sommes pas tous égaux devant le manque de sommeil, et cela se confirme en matière de prise alimentaire. Dans deux études indépendantes réalisées en cross-over, la prise alimentaire ad libitum de 43 participants a été évaluée en situation de restriction de sommeil (3-4 h de sommeil/nuit) ou de sommeil normal (7-9h). Le protocole différait entre les deux études : dans l’une, les sessions de sommeil duraient cinq nuits et seulement une nuit dans l’autre. Si 42 % des sujets ont augmenté leur apport énergétique (AE) de plus de 300 kcal dans les 24 heures en réponse à la restriction de sommeil, 19 % l’ont diminué d’au moins autant. Quant aux 39 % restants, leur AE a connu une variation inférieure à ± 300 kcal entre les deux durées de sommeil. Les variations d’AE étaient comprises entre – 813 et + 1 437 kcal/j. Ni le sexe des participants (56 % d’hommes dans l’échantillon total), ni leur origine ethnique (63 % de blancs), ni le lieu de l’étude (Ottawa ou New-York) n’étaient associés aux variations d’AE. En revanche, l’ordre des sessions d’intervention (séparées de 1 à 4 semaines) modulait les résultats : parmi les participants, ceux exposés d’abord à la session de durée habituelle de sommeil puis à la restriction augmentaient davantage leur AE que ceux exposés à l’ordre inverse. Les auteurs ont suggéré que lors de la 1ère session, les sujets étaient peut-être plus « prudents » que lors de la 2nde, lors de laquelle ils étaient plus familiarisés avec le protocole, ce qui aurait pu biaiser les résultats. Ce qui reste à étayer par de nouvelles études, concluent les auteurs.

Source : McNeil J et St-Onge MP. Increased energy intake following sleep restriction in men and women: A one-size-fits-all conclusion? Obesity. 2017 Apr 12. doi: 10.1002/oby.21831.