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Lire ou ne pas lire les étiquetages nutritionnels ?

Le fait de consulter les étiquetages nutritionnels serait associé à un moindre risque de diabète de type 2 au fil des ans. L’étude d’observation prospective à l’origine de ces résultats soulève de nombreuses pistes explicatives.
À l‘heure des questions suscitées par l’utilisation des logos nutritionnels (e.g. utilisation d‘un code couleur pour qualifier le profil nutritionnel global de l’aliment, cf. actu SFN à ce sujet), une étude américaine ramène le débat sur les tableaux d’informations nutritionnelles « brutes » figurant sur les emballages (teneurs en énergie, lipides, acides gras saturés, glucides, etc.). Les consommateurs qui les consultent pourraient-ils, en améliorant leurs choix alimentaires, réduire leur risque d’apparition de certaines maladies chroniques comme le diabète de type 2 ? Après avoir suivi 7 150 adultes (âge moyen = 41,5 ans) de la cohorte NLSY (National Longitudinal Survey of Youth) pendant 12 ans, des chercheurs ont obtenu les résultats suivants : au cours des 7 premières années de suivi, le risque de diabète était plus élevé chez les adultes consultant les étiquetages nutritionnels (soit 60 % de l’échantillon) ; le risque diminuait ensuite et, à partir de 10 ans de suivi, était significativement réduit par rapport aux adultes ne le consultant pas. Pour expliquer cette inversion de tendance, les hypothèses ne manquent pas. En premier lieu, pour expliquer les résultats observés dans les premières années de l’étude, les auteurs suspectent la présence d’une causalité inversée : autrement dit, les personnes diagnostiquées rapidement avec un diabète de type 2 au cours du suivi pouvaient présenter des facteurs de risque de diabète (par exemple, l’obésité), les ayant incités à consulter les étiquetages pour améliorer leur alimentation. Autre hypothèse : un biais lié au meilleur suivi de santé des participants de niveau socio-économique élevé, plus enclins à consulter les étiquetages, et qui bénéficieraient d’un diagnostic plus précoce. Le résultat important est donc plutôt celui observé en seconde partie de suivi suggérant que la consultation des étiquetages nutritionnels serait associée à long terme à un moindre risque de développer un diabète de type 2. Toutefois, la prudence est de rigueur car il s’agit ici d’une étude d’observation ; les auteurs gardent en tête que l’utilisation des étiquetages peut aussi n’être qu’un reflet du comportement plus général des individus vis-à-vis de leur santé.

Source : Kollannoor-Samuel G et al. Nutrition label use is associated with lower longer-term diabetes risk in US adults. Am J Clin Nutr. 2017 May;105(5):1079-1085.