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Effets de la supplémentation en acides gras polyinsaturés à longue chaîne des préparations pour nourrissons sur les fonctions cognitives de l’enfant

L’alimentation des nourrissons à base de formules enrichies en acides gras polyinsaturés à longue chaîne, de la naissance jusqu’à 4 mois, pourrait avoir des conséquences ultérieures sur le développement de certaines fonctions cognitives de l’enfant.

 

L’importance des acides gras polyinsaturés à longue chaîne (AGPI-LC) dans le développement et la maturation du système nerveux du foetus et du nourrisson n’est plus à démontrer. En revanche, l’impact de l’apport en AGPI-LC lors des premiers mois de la vie du nourrisson sur le développement cognitif à long terme est controversé.

Les résultats de cette étude portent sur le suivi de 285 enfants, issus de cohortes basées en Belgique, au Royaume-Uni et en Italie. Deux groupes de nourrissons ont été nourris avec des formules infantiles pendant 4 mois : 1) groupe AGPI-LC recevant une formule enrichie en acide arachidonique (AA) et acide docosahexaenoïque (DHA) (n=71) et 2) groupe témoin (CONT) recevant une formule non enrichie (n=76). Un troisième groupe était nourri par allaitement maternel (MAT) (n=88). Leurs performances cognitives ont été évaluées à l’âge de 6 ans à l’aide de tests standardisés permettant la mesure du quotient intellectuel (QI), de l’attention sélective (test Jour-Nuit) et de l’efficacité du traitement de l’information (vitesse de réponse au test d’appariement d’images familières, TAIM).

Il n’y a pas de différence significative entre les scores de QI et de test Jour-Nuit. En revanche lors du test TAIM, le groupe AGPI-LC présentait des délais de réponse aux questions plus courts que le groupe CONT, et une efficacité plus élevée (p<0,05). Les auteurs concluent que l’apport en AGPI-LC dans les premiers mois de vie peut avoir des conséquences à long terme pour le développement de certaines fonctions cognitives de l’enfant, liées en particulier au traitement de l’information. Il est cependant nécessaire d’apporter quelques éléments de modération à l’interprétation de ces résultats. Tout d’abord, les scores de QI tendent à être plus élevés dans le groupe MAT (qui contient naturellement des AGPI-LC) en comparaison aux groupes nourris à base de formules. En revanche, pour le test TAIM, les résultats de délais de réponse observés dans le groupe MAT seraient intermédiaires entre le groupe AGPI-LC et le groupe contrôle. Cependant, l’analyse statistique n’a concerné que les deux groupes recevant les formules infantiles, le groupe MAT étant exclu de l’analyse, ce qui empêche de conclure. Par ailleurs, il faut également souligner que les teneurs en DHA et AA de la formule enrichie (0,21% et 0,35% des acides gras totaux, respectivement) étaient inférieures aux apports nutritionnels conseillés établis en France pour les nourrissons (0,32% et 0,50%).

Source : Effects of long-chain PUFA supplementation in infant formula on cognitive function in later childhood. Willatts et al. Am J Clin Nutr 2013;98(suppl):536S–42S.

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