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La consommation de caféine peut moduler les marqueurs de l’inflammation chez des rats entraînés

Selon une étude menée chez le rat, la consommation de caféine pourrait interférer sur les adaptations liées à l’entraînement physique, potentiellement par des effets anti-inflammatoires. Des résultats à interpréter avec prudence, étant donné les mises en garde actuelles de l’Anses quant aux effets de la consommation de caféine sur la santé.

 

Les effets de la caféine sur les différents tissus au cours de l’exercice ne sont pas totalement élucidés. Ainsi, le but de cette étude était d’analyser les effets d’une consommation chronique de caféine et d’un entraînement physique sur 1) le fonctionnement des mitochondries au niveau hépatique et 2) les marqueurs de l’inflammation plasmatique.

Les animaux étaient répartis en 4 groupes : contrôle, contrôle/caféine, entraînés, entraînés/caféine. Les rats entraînés étaient soumis à un travail d’endurance pendant 4 semaines (nage 50 min/J, 5 J/semaine). L’administration journalière de caféine était réalisée par gavage à une dose de 6 mg/kg. Aucun effet de l’entraînement, de la caféine ou d’une combinaison des deux n’a été observé sur l’activité du complexe I, mesurée sur les mitochondries isolées des foies de rats. De même, aucune différence de la production d’espèces réactives de l’oxygène n’a été mise en évidence dans ce même tissu (mesure par spectrofluorométrie). Concernant les marqueurs plasmatiques, les groupes entraînés, caféine et entraînés/caféine avaient une activité myéloperoxydase (MPO) inférieure au groupe contrôle (P<0,05). L’administration de caféine diminuait l’activité acetylcholinestérase (AChE) avec ou sans entraînement (P< 0,05).

Le fonctionnement des mitochondries au niveau hépatique ne semble donc pas modifié par l’exercice ni la caféine. En revanche, la consommation de caféine seule ou combinée avec l’entraînement en endurance diminue les activités AChE et MPO plasmatiques. Les auteurs suggèrent par conséquent que la caféine pourrait être utilisée en première intention, seule ou en combinaison avec un programme d’entraînement, pour bénéficier de ces propriétés «anti-inflammatoires» potentielles

[1]…

Cette conclusion semble quelque peu hâtive sur la base des résultats à disposition.  Aux vues des récentes mises en garde des autorités de santé publique au sujet de la consommation de caféine et plus particulièrement des boissons énergisantes, il aurait été intéressant de positionner ces données dans le contexte actuel de santé publique. En France, l’Anses recommande de modérer la consommation de caféine, particulièrement pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes sensibles à ses effets ou présentant certaines pathologies2. Les bénéfices de la caféine sur les performances de certains individus sur des épreuves d’endurance ont été démontrés. Mais lors d’exercices physiques, la consommation de caféine constitue un facteur de risque cardiaque chez les personnes prédisposées et entraîne une augmentation de la température corporelle, et par conséquent un risque accru d’accident à la chaleur. C’est pourquoi il est doit être évité d’associer caféine et activités physiques.

Source : Caffeine Intake May Modulate Inflammation Markers in Trained Rats. Pillon Barcelos R. et al.Nutrients 2014, 6, 1678-1690.

1 Description de la voie cholinergique anti-inflammatoire dans Vagus nerve stimulation attenuates the systemic inflammatory response to endotoxin. Borovikova LV et al.  Nature 405: 458-462, 2000.
2 AVIS de l’Anses relatif à l’évaluation des risques liés à la consommation de boissons dites « énergisantes », site internet de l’Anses : Caféine et santé

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