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Cholestérol alimentaire et maladies cardiovasculaires : revue systématique et méta-analyse

La mise en cause du cholestérol alimentaire dans l’augmentation du risque de maladies cardiovasculaires est à l’origine des recommandations américaines du Dietary Guidelines Advisory Committee visant à réduire la consommation de cholestérol à 300 mg/j maximum. Parce que ces recommandations sont issues de lignes directrices établies dans les années 1960, lorsque peu de preuves scientifiques étaient disponibles à ce sujet, une revue systématique de la littérature scientifique plus récente, accompagnée d’une méta-analyse, tente de réévaluer cette corrélation.

 

Depuis l’établissement de ces recommandations, beaucoup études d’observation longitudinales et d’essais d’intervention ont été publiés concernant la relation entre consommation de cholestérol et risque cardiovasculaire. Les résultats de ces études pouvant être contradictoires, le but de la présente revue était de déterminer l’effet potentiel du cholestérol alimentaire sur l’incidence de maladies cardiovasculaires (MCV) ainsi que sur les concentrations sériques en cholestérol (total, LDL- et HDL-, ratio LDL/ HDL et taux de triglycérides) chez les adultes en bonne santé.

D’après les résultats de cette méta-analyse, le cholestérol alimentaire n’est pas significativement associé aux MCV suivantes : maladie coronarienne (4 cohortes), accident vasculaire cérébral ischémique (4 cohortes), accident vasculaire cérébral hémorragique (3 cohortes). Les études d’intervention incluses montrent par ailleurs une augmentation significative du taux de cholestérol sérique total (17 essais; variation nette : 11,2 mg / dL), de celui des LDL (14 essais; variation nette : 6,7 mg / dL) mais également de celui des HDL (13 essais; variation nette : 3,2 mg / dL), et du ratio LDL/HDL-cholestérol (5 essais; variation nette : 0,2)  pour  des doses d’intervention de 500-900 mg/j de cholestérol alimentaire comparativement à des doses témoins. En revanche, la corrélation avec le LDL-cholestérol n’est plus significative pour des apports de cholestérol supérieurs à 900 mg/j. Le cholestérol alimentaire n’affecte pas le taux de triglycérides ni celui de VLDL-cholestérol.

En conclusion, l’effet du cholestérol alimentaire sur l’incidence de MCV et les taux de cholestérol sérique reste incertain. Aux vues des études examinées, un apport plus élevé en cholestérol alimentaire (entre 500 et 900 mg/j) ne serait pas associé à un risque accru de MCV. Toutefois, les études intégrées à la présente méta-analyse étaient assez hétérogènes et certaines manquaient d’une rigueur méthodologique suffisante pour pouvoir tirer des conclusions robustes. De nouvelles études de cohorte à long terme, bien menées et soigneusement ajustées, seraient utiles pour identifier les effets relatifs sur le risque de MCV d’un apport alimentaire habituel en cholestérol qui se situerait entre 300 mg et 500 mg/j.

Contrairement aux Etats-Unis, des pays comme la France ne recommandent pas de limite supérieure à l’apport en cholestérol pour l’ensemble de la population, mais se concentrent sur le contrôle de la consommation en acides gras saturés et trans, reconnus comme des déterminants majeurs de la concentration en cholestérol sanguin.

Source : Dietary cholesterol and cardiovascular disease: a systematic review and meta-analysis. Berger et al.Am J Clin Nut. 2015 Aug;102(2):276-94.

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