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Brève – Epigénétique de l’obésité et du diabète de type 2 : tout ce que l’on sait en une revue

Une revue caractérise les modifications épigénétiques associées  à l’obésité et au diabète de type 2, avec un focus sur les méthylations de l’ADN observées. En plein essor depuis 10 ans, l’épigénétique est une science relativement nouvelle qui trace son chemin dans le paysage de la nutrition. Une revue des plus exhaustives parue dans Cell Metabolism propose un état de l’art sur les interrelations entre les modifications épigénétiques du génome (définies comme les modifications transmissibles des gènes sans modification de la séquence d’ADN), le diabète de type 2 et l’obésité, l’alimentation et l’activité physique. Avant toute chose, la revue n’omet pas de signaler qu’en dépit des données qui s’accumulent, l’épigénome reste une boîte noire dont l’immense partie n’a pas encore été explorée. Et pour causes, les modifications de l’ADN en question s’avèrent tissus-spécifiques, voire cellules-spécifiques, et évoluent au cours du temps. Dans chaque section de l’article, après une présentation détaillée des données disponibles, les chercheurs réalisent un travail de synthèse remarquable grâce à des figures récapitulatives. On retiendra ainsi que les méthylations de l’ADN font partie des principales modifications épigénétiques observées en cas d’obésité, en particulier au niveau des tissus adipeux mais aussi des cellules sanguines. Elles seraient plus une résultante de la maladie que l’inverse. Pour le diabète de type 2, des méthylations de l’ADN interviennent aussi dans les îlots pancréatiques, le foie et les muscles. Dans quelques études de cohortes, certaines méthylations observées au niveau sanguin précèderaient la survenue du diabète. Quid du rôle de l’alimentation ? Des études d’intervention nutritionnelle ont permis de caractériser les gènes présentant des méthylations différenciées suite à des périodes de jeûne ou de suralimentation, ou encore en cas de régimes riches en acides gras saturés versus polyinsaturés. Enfin, l’activité physique, aigüe comme chronique, serait également capable de modifier l’épigénome (toujours via des méthylations).

Source : Ling C, Rönn T. Epigenetics in Human Obesity and Type 2 Diabetes. Cell Metab. 2019 May 7;29(5):1028-1044.